Rien ne me prédestinait réellement au surf. Je ne peux pas vous dire que cela fut un coup de coeur et que je surfe depuis que j’ai 7 ans… À ma frontière belge allemande, j’étais plus entouré de champs que de mers. J’avais d’ailleurs la trouille de l’eau. Ne pas avoir pied me faisait perdre pied.

Je ne pense pas avoir été confronté à l’idée du surf avant mon adolescence. On trainait dans la rue, avec nos planches. On claquait quelques ollies par ci, quelques kickflips par là. Et on surfait sur le web. C’est sur les sites de glisses que je vois mes premières images de surf. Mais je zappe ces images assez vite. Je suis venu pour le skate pas le surf. Désolé, encore un faux départ. Mais la glisse s’installe. Je ne me souviens plus du nom de ce site. Agoride, je pense. C’était la bible de tous les sports de glisse en l’an 2000.

J’avais bien un pote qui surfait. Il partait de soirée plus tôt que les autres, histoire de se lever vers je ne sais pas quelle heure pour être à la côte assez tôt. En se tapant 3 heures de route, sans doute plus. Je ne l’ai jamais accompagné. Sans doute trop enivré, je le prenais pour un fou.

Non, le surf commence pour moi vraiment y’a 3 ans. On a déménagé en Finistère, dans le centre Bretagne. Et pour la fête des père, je reçois ces leçons dont je parlais tant à Cloé. 5 cours avec Tom. Et c’est comme ça que c’est parti. Les cinq cours se transforment en un printemps, puis un hiver, puis deux, puis trois. Je suis accroc.

Après autant de temps, je suis toujours là pour m’amuser et apprendre. La lecture des conditions devient tout un art, même si je me trompe souvent. Ça m’est d’ailleurs arrivé de charger toute la voiture, partir tôt et avoir mal lu les conditions, pas compris encore le tout. Être frustré à l’arrivée. Mettre quand même la combinaison et aller dans les vagues ne serait-ce que pour se mouiller la tête. C’est plus qu’un sport, c’est ma thérapie. Le blue mind comme disent les anglophones. Même les erreurs sont utiles.

Je suis à une heure des côtes. Je ne suis pas aussi loin que les parisiens. Une heure de route, c’est ce que font la plupart des surfeurs bretons, de toute façon. Je ne suis juste pas un local au sens propre sur mon spot favori. Je suis plutôt un surfeur de terre. Mais au final, je fais partie de cette communauté. Je feuillette les mêmes magazines, mate les mêmes vidéos, installe les mêmes applis.